La boucle est bouclee : nous revoici a Delhi, apres 12 jours de periple au pays des Rajpoutes.
On vous avait laisses a Udaipur… On y est restes 3 jours, histoire de flaner dans les rues etonnament plus propres qu’a l’habitude (bon, ca reste l’Inde), faire un peu de shopping et se reposer les intestins (on n’est plus si copains avec les palak paneer et autres malai kofta). L’attraction touristique de Udaipur nous a un peu decus : le City Palace est si tristounet qu’on n’a pas pris la peine de visiter les autres sites.
L’etape d’apres, le petit bourg de Bundi, ne nous a pas fait forte impression non plus. Le palace et le fort ont du etre grandioses a l’epoque, mais tout est laisse a l’abandon, et la splendeur des lieux est a present enfouie sous le guano (crottes de chauve souris, faut il le repeter ?). Franchement, c’est triste, car le potentiel est enorme. La balade est sympa mais on n’est pas sous le charme comme a Jaipur ou Jodhpur. Peut etre un peu blases ? Ou lasses ? Qui sait.
La route est longue jusqu’a Agra (on doit la faire en 2 jours) et notre chauffeur, bien que gentil, ne nous parle pas. Vous comprenez notre lassitude…
Sur la route d’Agra, on s’arrete a Fatehpur Sikri, une anciene citadelle erigee par un roi musulman, et la, ouf, la magie revient :-) L’ensemble est vraiment tres beau, les gravures, la couleur orangee des pierres, les petits jardinets bien entretenus. Passe l’enervement de devoir remballer une bonne demi-douzaine de guides bidons, on profite de la serenite du lieu.
Le dernier jour, on decouvre un Taj Mahal splendide a 6h30 du matin, sans trop de touristes. On l’attendait celui-la, c’est le monument le plus visite de l’Inde !
Pour les non-inities, la legende raconte que ce palais, qui est en fait un enorme tombeau, fut construit pour qu’y repose la femme d’un Maharadja. Celui-ci etait si triste de la mort de cette epouse qu’il aimait tant, qu’il entreprit ce chantier gigantesque a sa memoire. La version moins romancee est que le bonhomme etait un brin megalo, mais nous on aime mieux l’histoire d’amour :-) Et c’est vrai que c’est emouvant de se retrouver tout petit devant ce monstre de marbre blanc et de penser que tout ce qui nous entoure est du a l’amour fou de ce maharadja et a la tristesse inconsolable de son deuil.
On n’aura pas le temps de voir autre chose a Agra, il nous faut reprendre la route pour la capitale. Embouteillages monstres (4 heures de surplace dues a de betes travaux organises a l’indienne : pelles mecaniques au milieu de l’autoroute sans deviation, camions de gravats en travers de la chaussee, ouvriers discutant en groupe au milieu du trafic !!!) + pluie diluvienne : welcome back !
On reprend l’avion ce soir pour Hong Kong, il faut l’avouer, un peu soulages de quitter ce pays. Pas qu’on n’ait pas aime l’Inde, mais il y a un cote enervant a la mollesse (et l’idiotie, ne machons pas nos mots) de la plupart des Indiens.
Marre de la crasse, marre des crachats, marre des regards lourds, marre des accueils nonchalants, marre du bruit, marre du monde et de ce grand desordre ambiant.
C’est pas tres rejouissant comme article, n’est ce pas ? C’est vrai, l’Inde a des cotes magnifiques, comme ses vestiges, son artisanat et sa gastronomie… mais le day-to-day est vraiment irritant. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est parce qu’ils sont pauvres, c’est surtout parce que sur beaucoup de points, les indiens se refusent a evoluer et ne font rien pour ameliorer leurs conditions de vie. Quant aux babas cools qui diront que le charme de l’Inde, c’est justement ses quartiers crasseux, ce « joyeux bordel » sur les routes et l’odeur des egouts qui se mele a celle des epices, on leur dira de fumer un peu moins la moquette ! Personne ne peut cautionner un laxisme pareil !
L’Inde en y repensant, c’est un gros gachis. Un pays qui a tellement a offrir, tellement de potentiel, mais qui se pourrit tout seul. On reverait bien d’une Inde ideale, mais il faudrait pour cela une prise de conscience collective qui a notre deception n’arrivera pas de si tot…. Ahhh si seulement…
Si seulement les vaches n’etaient plus considerees comme sacrees. Il y aurait moins d’accidents sur les routes, moins de bouses dans les ruelles, moins de mouches aux stands de rues et de vrais hamburgers de boeuf au Mc Do de Delhi :-)
Si seulement le systeme de castes etait aboli ! Il n’y aurait plus de miserables, de moins que rien, qui acceptent leur condition car « c’est leur destin ». Et qui du coup ne vous remercient pas quand vous leur donnez quelque chose, puisque finalement, ils ne font que leur boulot, c’est normal d’etre paye a etre pauvre (ca irait bien dans un texte de Didier Super, ca). Les parents auraient plus d’ambition pour leurs rejetons que de les faire devenir mendiants a leur tour. Les gens auraient peut etre plus de volonte de s’en sortir s’il n’y avait plus cet archaique systeme de castes.
Si seulement… les indiens faisaient moins d’enfants ! Deja ils arreteraient de se mettre eux meme des difficultes financieres sur le dos, mais surtout, moins de gens = moins de dechets, moins de trafic, moins de pollution, moins de pauvrete et moins d’accidents. Pourquoi continuer a faire augmenter la taille d’une population qui ne s’en sort deja pas ? L’Inde s’en sortirait bien plus vite si ils arretaient de faire tant d’enfants.
Si seulement… Il avait des poubelles ! Et des entreprises de ramassage des dechets ! Finies les rues-depotoirs, finies les odeurs de pourri. Les gens prendraient l’habitude de vivre ailleurs que dans la crasse et auraient peut-etre une meilleure estime d’eux-memes. Ils prendraient un peu plus soin de leurs habitations. Leur qualite de vie en serait amelioree. Ah, si seulement le gouvernement daignait prendre cette problematique en mains.
Si seulement… on arretait ce foutu systeme de dot lors des mariages ! Avoir une fille ne serait plus un fardeau, on n’avorterait pas a l’annonce d’un bebe de sexe feminin, on ne traiterait plus les petites filles comme des esclaves, il n’y aurait plus de meurtre de jeunes epouses dont la dot tarde a arriver dans la famille du marie. Le taux de femmes ne serait alors plus aussi desesperement bas, et les hommes ne seraient pas aussi desesperes, en manque de femmes. Plus de trafic de femmes, plus autant de violence, plus de devorage des yeux tels que les indiennes se sentent parfois obligee se voiler entierement. Si seulement il n’y avait plus cette dot, cela retablirait l’equilibre homme-femme dont l’Inde a besoin.
Si seulement tellement de choses ici en Inde … Impossible de passer par ici sans penser a tout ca. La liste de tout ce qui choque ou enerve est longue, tres longue, et le debat le serait tout autant. En parler ici sur ce blog ne changera pas les choses mais il est bon de savoir que tout n’est pas qu’emerveillement dans ce voyage. Tout ce qu’on peut faire, c’est esperer que l’Inde moderne se rattrapera vite dans des domaines aussi elementaires que l’education, l’environnement et -surtout- la volonte de s’en sortir (le « shanti shanti on espere que ca ira demain », c’est penible a la longue). Mais franchement, il y a du boulot.
Enfin, a quelques heures de notre vol pour la Chine, Pierol concluera delicatement : « Putain, ils ont pas interet a m’emmerder, les Chinois ! »
On en fait des kilometres bien cales dans notre carosse ! Les distances entre les villes ne sont pourtant pas enormes mais avec une moyenne de 30km/h, il faut compter entre 3 et 6 heures entre chaque etape. C’est long. Mais c’est beau. Le Rajasthan qu’on decouvre est tout vert, et ca etonne ! On s’attendait a du desert aride, a de grandes etendues seches, c’est tout le contraire. La saison des pluies a ete bonne et ce ne sont pas les buffles d’eau qui s’en plaindront : on les voit se pavaner dans les flaques partout le long des routes. Joli spectacle.
En route vers Pushkar, on s’arrete au petit village de Roopangarh ou les gens n’ont manifestement pas l’habitude de voir des touristes. On se retrouve a arpenter les jolies ruelles avec un essaim grandissant de gamins qui s’aggripe a nos jambes. C’est la cohue, tous veulent poser pour la photo, ils se montent dessus, se poussent et se bagarrent. C’est super comique mais fatiguant. On a quand meme tenu une heure a jouer les photographes de cours de recre !
Ca creuse toute cette agitation et Pierol repere des petits beignets frits a la cahute du coin. Le vendeur le met en garde, ca risque d’etre legerement epice, mais vous connaissez le zigoto : un defi bouffe a relever ? Youpiiie, c’est parti ! Je vous laisse juger du resultat par la photo ci-dessous. Bien entendu, tout le village etait mort de rire :-)
Heureusement, on a l’air co dans la voiture, et ca aidera Pierol a refroidir avant d’arriver a Pushkar.
Pushkar est une ville pieuse, on y voit plein de gens allumer de l’encens et faire des offrandes le long des ghats (ces escaliers qui menent au lac), et il y a des regles a respecter : pas de chaussures a proximite du lac sacre, pas de cuir, pas de nourriture, tenue vestimentaire stricte etc… Nous on respecte, mais certains touristes ont du mal avec la crasse ambiante et refusent d’oter leurs chaussures. Veritable offense ! C’est pas tres cool, il faut se faire au pays qu’on visite, ou alors on ne le visite pas! Nous on observe tout ca tranquilou, assis sur les marches.
La ville est malheureusement reputee pour ses arnaques aux offrandes. Les touristes se font souvent avoir et quittent generalement Pushkar delestes de quelques milliers de roupies et fort frustres. Mais nous, on a eu de la chance. Soit il est ecrit sur notre front qu’on voyage depuis longemps et qu’on ne nous la fait plus, soit les locaux etaient simplement trop mous pour essayer de nous arnaquer. Toujours est il qu’on a pu profiter de l’ambiance sans un seul enquiquineur en vue, et on en est ravis.
Par contre, pas de photos de cette etape. On ne voulait pas etre assimiles aux touristes Japonais mitraillant l’endroit sans se soucier des visages decomposes des fideles a la vue de leurs chaussures en ce lieu saint.
Le jour suivant, on file vers un autre grand nom du Rajasthan : Jodhpur dite la bleue et sa magnifique forteresse-palais. Encore un site grandiose, finement decore, ou on imagine bien les querelles entre clans voisins au sujet des belles epouses des Maharadjas. Des murailles, on apercoit la ville avec toutes ses petites maisons bleues, du plus bel effet. Et en se perdant dans les mini-ruelles, on arrive meme a trouver un peu de calme, ouf.
Visite/petit tour en ville/dodo/route, c’est notre routine, et c’est deja reparti pour Ranakpur, ou nous attend un ensemble de temples Jain (les Jains sont une petite minorite religieuse aux idees sympas : vegetaliens strictes, amis de tous les etres vivants, ils portent des masquent pour eviter de tuer un insecte en l’avalant. Ils balayent devant eux a chaque pas pour n’ecraser personne. Ils sont non-violents et pratiquent la meditation. Des gentils bonshommes quoi) . Le temple tient ses promesses : c’est superbe, tout est construit en marbre blanc eclatant, on y trouve des sculptures, des colonnes dentelles, un travail d’une finesse extreme. On admire en silence.
Notre hotel a Ranakpur est un peu glauque mais on y rencontre un couple de routards espagnols tres sympas, a qui on propose de faire un bout de chemin avec nous. C’est donc avec eux qu’on decouvre le lendemain la forteresse de Kumbalgarh, sur la route vers Udaipur. Un vrai coup de coeur ! Deja on aime le nom :-) KUMBALGARH. Ca fait tres Seigneur des Anneaux… et puis la region est vraiment superbe. On s’offre donc quelques heures de promenade, ca fait du bien de se bouger un peu !
On est arrives a Udaipur hier soir et avons deniche une super chambrette pour 3 sous (serieusement… 3 euros!). La ville nous plait bien, on va donc trainer un peu ici. Probablement 3 nuits.
Compte rendu au prochain numero :-)
Un des cents paons du fort de Roopangarh
Roopangarh… ou un petit gout de Grece en Inde
Le contenu du beignet de Pierol…
… et son effet sur le pauvre bougre qui fait moins le malin !
Jolie demoiselle
On se pousse pour la pose
Roucoulage sur fenetre du palais de Jodhpur
Salle du Maharaja… Clinquant !
Jodhpur la bleue vue du Palais
C’est joli non ?
Interieur du palais de Mehrangarh – Jodhpur
La meme, vue du bas
Et d’encore plus bas
Au detour d’une ruelle de la ville bleue
Activite de rue a Jodhpur
Vue d’ensemble de la terrasse de notre hotel
Gazelles sautillantes
Pierol en manque d’escalade… On va se faire sortir !
Il nous aura fallu comme prevu 5 heures indiennes (donc 7h30 !) pour rejoindre la capitale du Rajasthan : Jaipur, la ville rose comme on la surnomme. Mais on ne va pas se plaindre, on est loin des trajets en bus habituels. Super confort notre petite Ambassador qui slalome entre les scooters, les camions fous, les carrioles tirees par des chameaux … et meme les elephants sur l’autoroute ! Et puis, Barath, notre chauffeur parle un peu anglais (ouf) et n’a pas l’air contraire. C’est deja ca.
Route assez sympathique donc, si on met de cote les trombes d’eau qui nous sont tombees dessus a l’entree de Jaipur. On a eu un petit coup de chaud, on a cru que la mousson meurtriere du Pakistan avait change de cap :-( Rues inondees, egouts debordant jusqu’aux genoux, dechets flottants… pas tres rejouissant tout ca. Mais le temps change tres vite et on a pu visiter le vieux quartier de Jaipur l’apres-midi sous seulement quelques goutelettes.
Par chance, on tombe juste pour le festival du « Teej« , qui celebre la fin de la mousson (etait-ce donc la derniere drache ? on l’espere…). Les festivites ne durent que deux jours, et on est en plein dedans: defile de Gilles de Binche locaux, danses traditionnelles, parade d’elephants et de chameaux pares de leurs plus beaux atours, etc… Le tout en fanfare et costumes flamboyants, un pur regal pour les yeux ! On admire tout ce gentil bazar depuis le toit de l’office du tourisme ou on nous offre meme des petits gateaux… Sympa.
On a bien choisi notre hotel : superbe deco, coin tranquille et proprete irreprochable… franchement un rapport qualite-prix auquel on ne s’attendait pas en Inde !
Ce matin, en route pour la forteresse d’Amber, aux portes de Jaipur. Waouw ! C’est grandiose. Quelle bande de megalos ces Maharadjas ! Enooorme palace entoure d’une muraille de 10km en plein dans les montagnes. La vue du haut est vraiment superbe, et l’interieur du palais est digne d’un conte des 1001 nuits. Murs recouverts d’argent et de miroirs, fresques et arabesques… On ecoute avec attention les histoires sur les 12 femmes du maitre des lieux. Rien que ca :-)
Toute la journee, on se ballade dans la ville : fort de Jaigarth, City Palace, Palais des Vents. Le programme est charge, on est donc bien fatigues, d’autant plus qu’il ne faut pas oublier qu’on est toujours en Inde, avec son lot de rabatteurs, de mendiants, de vendeurs-harceleurs, d’embouteillages et de pollution !
Du contraste donc, encore et toujours. En tout cas, ce premier petit morceau d’Inde du Nord nous plait beaucoup. On a hate de decouvrir la suite… Cap sur Pushkar demain matin.
Notre Ambassador
Le deluge sur Jaipur
Elephant maquille
La parade pour le festival de Teej
Le defile pour feter la fin de la mousson
Facade du palais des vents
Le fort d’Amber vu du bas
La muraille de Jaipur (muraille de Chine, qui copie qui ?)
Apres avoir finalement obtenu notre billet Bangalore-Hampi grace au quota d’urgence, nous voila a Hampi, petite bourgade en bordure d’un magnifique site archeologique.
La campagne environnante est tout simplement epoustouflifiante de jungleur. Serieusement, c’est magique : paysages verts parsemes d’enormes formations rocheuses, de petits sentiers de terre rouge flamboyant, de palmiers par milliers, de buffles paissants, le tout arrose par quelques rivieres sinueuses. Et pour ne rien gacher, ca et la, de magnifiques vestiges de temples hindous dedies a Vishnu, Krishna, Ganesh et tous leurs potes. Splendide, on ne vous dit que ca !
On est au paradis, seuls dans ces decors gradioses qu’on prend plaisir a decouvrir en sortant des sentiers battus. En tout, on aura passe la trois jours d’exploration, de shopping pour la boutique… et de repos pour Pierol qui s’acclimate moins bien que prevu a l’hygiene alimentaire indienne.
Cap ensuite sur Badami, 6 heures a bord d’un bon vrai bus indien pourri :-). L’avantage des transports locaux c’est qu’on y fait toujours des rencontes rigolotes, surtout que les indiens sont treeeees curieux. On ne les comprend pas toujours parfaitement, mais les echanges sont sympas.
Arrivee a Badami, donc. Horrible village. Pour resumer : trottoirs ressemblant a des depotoirs, cochons baignant dans des flaques de crottes, enfants jouant avec les cochons dans les dites flaques, circulation impossible, et nuisances sonores insupportables… c’est tout ca, Badami.
Mais c’est aussi un site incroyable quand on s’eloigne du centre. Des grottes-temples creusees a meme la montagne avec des gravures de divinites hindoues et des hordes de singes s’improvisant gardiens. Un lac artificiel autour duquel tout le monde s’agite : on y lave son linge, ses vaches, soi-meme… Resultat : la couleur de l’eau a largement perdu de son naturel, et de la mousse verte fluo s’agglutine par endroits, mais vu de la colline l’ensemble reste superbe.
A quelques dizaines de kilometres de Badami, se trouve Pattadakal, un autre site dont on ne vous donnera pas l’historique, tellement on a du mal a s’y retrouver nous-memes. Superbe egalement, de nouveau aucun touriste, un temps merveilleux… tout ce qu’on aime.
Le temps presse, on quitte notre hotel pourri de Badami direction Goa. On pensait mettre 5 heures en bus direct, mais on oubliait, ici c’est Incredible India ! 9 heures et deux bus plus tard, donc on arrive creves a Panaji, capitale de l’etat de Goa.
Ancienne colonie portugaise, cette ville est bien differente de tout ce qu’on a pu voir jusqu’ici. Des petites eglises colorees, des rues propres, et meme quelques terrasses ou boire un verre. Question gastronomique, on s’essaye a la saucisse goanaise, sorte de hache de chorizo a l’indienne… un vrai delice. On y poserait bien nos bagages plus longtemps, mais notre avion pour Delhi part deja le lendemain.
Il nous fallait poster le colis de la boutique, on n’aura donc pas eu le temps de visiter Old Goa que Domi avait tant aime il y a 4 ans, mais l’envoi d’un colis par la poste indienne est une attraction en soi. Petit mode d’emploi :
Aller a la poste avec les paquets (jusque la, ca va !)
S’entendre dire qu’ils n’ont pas de caisses, mais qu’on peut aller faire emballer le colis dans la rue d’a cote
Touver l’emballeur dans la dite rue d’a cote
Constater que les caisses proposees sont des vieilles boites de Jack Daniels
Raler un peu et apprendre qu’ils vendent des belles caisses a la poste
Retourner a la poste et attendre qu’on daigne nous montrer les caisses neuves… qui s’averent pas bien grandes et pas bien neuves.
Retourner chez le petit vieux de la rue d’a cote et choisir avec attention sa caisse pourrie
Re-retourner a la poste avec le colis, et apprendre qu’il n’est pas reglementaire, qu’il doit etre – attention c’est du lourd ! – emballe dans un linge… de coton… blanc… cousu sur mesure !!!
Re-retourner chez le petit vieux qui se fera un plaisir de prendre les mesures de la caisse sous toutes ses coutures et de lui confectionner un joli petit habit postal
Re-re-retourner a la poste pour envoyer le colis ainsi enturbanne… par avion, parce que vous comprenez, la Belgique n’est pas desservie par bateau (?!)
Duree de l’operation : plus de deux heures, en stressant de rater l’avion. Incredible India, disent les slogans :-)
Apres un vol mouvemente une fois de plus (saloperie de mousson), nous voici a Delhi sous la pluie et dans la crasse. Mais pas pour longtemps, on a prevu 2 semaines dans le Rajasthan en mode luxe s’il vous plait : notre voiture avec chauffeur nous attend demain matin !
Nous revoici deja avec une boutique aux accents epices :-)
C’est a Hampi qu’on a trouve de jolis articles colores, brillants, a grelots… bref bien indiens !
Attention, vu notre rythme au pas de course, nous repartons deja le 7 aout au matin. Vous n’avez donc que ce soir et demain (5 et 6 aout) pour passer commande (via le mail de Pierol comme d’hab) !
On aime absolument tout mais on a du faire une selection. Coup de coeur pour les tapis muraux typiques et tous les bibelots avec miroirs et grelots (ceintures, chaines de pied…).
BON SHOPPING !
Bracelet de pied : 1eur
Grosse bague a pierre : 5eur
Boucles d’oreilles : 5eur
Boucles d’oreilles a pierre : 6eur (et 10eur pour les pierres noires)
Bracelet de cheville : 1eur
Sac a main : 5eur (coloris : bordeaux, orange, bleu fonce, rose,…)
Tapis mural (1m x 1,5m) : 14eur
Coloris tapis mural
Ceinture fine a pendants : 3eur
Guirlande elephants (+/- 80cm) : 2eur
Guirlande poules (+/- 80 cm) : 2eur
Lampe tissu (+/- 60cm, existe en plein de coloris) : 4eur
Sandales : 6eur
Ceinture a poches : 10eur
Coloris des ceintures a poches (texture style daim ou cuir)
Ceinture a miroirs (largeur 4cm ou 8cm) : 2eur (3eur les larges)
Deux etapes citadines bien fatigantes de notre circuit dans le Tamil Nadu : Tanjore et Madurai. Respectivement 215 000 et 1 200 000 habitants… Ca vous donne une idee. On y passe principalement pour leurs temples, parce que l’ambiance grosse ville indienne, on n’est pas fans.
Cote culture, on n’est pas decus : le site de Brihadishvara a Tanjore est magnifique sous le soleil, et ses musees poussiereux nous font sourire. Plein de brols entasses sans explications, salles souillees de crottes de pigeons et aucun entretien des batiments, c’est ca le musee version indienne. On deplore un peu ce laisser-aller parce que le potentiel est enorme. Mais bon…
On a passe 2 nuits a Tanjore, un peu trop en fin de compte (on a beaucoup tourne en rond), mais ca nous a permis de nous regaler deux fois au seul resto de la ville. Poisson tikka a tomber par terre, mouton massala et autres vegetables kurma, plein de petits plats plus savoureux les uns que les autres. On est donc contents de cette etape, malgre les 6h30 de bus pourri depuis Pondichery.
Parlons-en d’ailleurs du bus. Il semblerait que les routes aient ete refaites recemment, on est surpris de la qualite du bitume ! Mais les vaches sacrees, biquettes, pietons et charettes a bras envahissent toujours les routes, ce qui oblige les bus a slalomer a vive allure tout en klaxonnant toutes les minutes. Eprouvant.
Quatre heures de ce meme type de rallye nous separent de Madurai. On a decide de ne pas y dormir, on arrive donc vers midi en sachant qu’on repart le soir meme en train de nuit. C’est mieux comme ca, c’est vraiment une grosse grosse ville et donc pas evident de trouver un hotel avec un bon rapport qualite/prix.
Le temple de Madurai est enooorme ! Il y a aussi enormement de monde qui s’y promene, mais quel bonheur de pouvoir echapper au brouhaha incessant et a la pollution si pesante des rues de la cite. On adore les facades des gopurams (les tours) : des centaines de divinites kitschissimes et ultras colorees s’y bousculent, on se crorait a Disney Land :-) A l’interieur, c’est entre pieux et relax. Il y a les salles de prieres ou les Hindous font la file pour pouvoir aller verser un peu de beurre clarifie sur des statues de Ganesh, Vishnu et autres. Et il y a les arteres peripheriques qui ressemblent plutot a une sorte de foire du midi ou les familles viennent acheter des croustillons locaux avant de s’installer sur la place centrale pour papoter. Les gens sont beaux, surtout les femmes avec leurs magnifiques saris, leurs bijoux dores et leurs fleurs dans les cheveux. Les enfants sont tout choux, timides mais interesses par les outsiders que nous sommes. Bref, on observe le va-et-vient de tout ce petit monde si different du notre, c’est sympa.
Par contre la grouillante metropole ne nous plait pas du tout. C’est trop. Trop bruyant, trop sale, trop bonde, trop pollue. On se rejouit de passer une nuit de train en classe « petit luxe » …
Mais on dechante vite fait quand on realise que le gars du guichet s’est goure de classe et nous a attribue deux banquettes dans le poulallier :-) Coinces entre une vieille madame dont le casse-croute attire les cafards, un monsieur qui sent le pipi et tous leurs amis pas plus glorieux, on rit un peu jaune. Pierol tient a sa nuit de sommeil et reussit a nous faire sur-classer (moyennant extra bien sur). On atterit donc finalement dans une petite cabine rien que pour nous deux en 1ere classe. Avec AC, draps fournis par la maison et toilettes presques propres. Rhooo les vilains petits occidentaux gates ;-)
Et nous voici a Bangalore, dans la province du Karnataka. De nouveau, on ne fait que passer dans ce « petit bled » de 7 200 000 ames (!). On a normalement un train a 21h pour Hospet. Je dis normalement car on est sur liste d’attente (la 1ere classe etant full) mais on nous a jure qu’il n’y aurait pas de probleme. Oui oui, enfin l’administration indienne, on ne s’y fie pas trop, rappellez-vous l’histoire des visas !
Bah, au pire, il nous restera toujours l’option dodo en 3eme classe. Que du bonheur :-)
Si tout va bien, on sera a Hampi demain matin. On attend la serenite de ce site grandiose avec impatience. Les villes, on avoue, on en a marre.
Temple de Tanjore
Encore Tanjore
Pierol et un gardien du temple
Shiva (je crois…)
Toujours Tanjore
Palais de Tanjore
Vue de la clock tower a Tanjore
Premier thali : on ne mange qu’avec la main droite
Saris flamboyants, monticules de dechets, effluves de jasmin et d’egouts, plats epices et chaleur torride… Nous voici en Inde :-)
Le vol depuis Kuala Lumpur fut looong, enfin surtout pour Domi qui a failli faire pipi dans sa culotte a cause des turbulences incessantes… Un jour elle s’y fera :-) (note de la co-redactrice : ou pas !)
Arivee donc sans autres encombres a l’aeroport de Chennai, et bus direct pour Mamallapuram, petite ville cotiere au sud de Chennai. Premier contact avec les hindous et leur merveilleux dodelinement de la tete, et premier contact avec la chaleur ambiante. C’est la saison des pluies, donc il pleut quasi tous les soirs, mais la journee, ca tape vraiment.
Mamallapuram est un village de pecheurs un peu assiege par les routards, mais tres sympa pour faire connaissance progressivement avec l’Inde. Un peu d’artisanat, un peu de nourriture locale, quelques temples hindous et beaucoup de repos apres la nuit blanche de vol, bref une bonne intro. En plus Domi est deja passee par ici, elle me fait donc decouvrir les petits coins et le fameuse boule de beurre de Krishna. Ils ont de l’imagination ces hindous, quand meme. Si je voyais une immense pierre plus ou mois spherique prete a tomber sur une plateforme rocailleuse et sous 40 degres minimum, ca ne m’aurait pas evoque une boule de beurre, ni Krishna d’ailleurs.
Apres deux jours sur place, on prend le bus pour Pondichery, ancienne colonie francaise. Ambiance etonnante, on se croirait par endroit dans une ville de Provence, mais avec beaucoup plus d’indiens. Les ruelles sont plus propres que d’habitude, et les vestiges coloniaux forment une architecture inattendue. Ca ne nous a pas empeche de tourner pendant deux heures avec nos gros sacs (et toujours cette chaleur, rappelez-vous) avant de trouver un logement. Samedi oblige, les hebergements bon marches sont chers (si vous voyez ce que je veux dire).
On s’en sort pas trop mal, en logeant dans une guesthouse de l’ashram Sri Aurobindo. Oui moi aussi ca m’a fait rire, ce nom. Et l’explication aussi d’ailleurs : il s’agit d’une sorte de secte (note de la co-redactrice : disons plutot une « communaute » pour ne pas juger trop vite) qui pratique beaucoup de yoga, qui redige des textes tres philisophico-compliques, et qui venere deux petits vieux (decedes aujourd’hui, mais c’est mieux que de dire « deux petits morts ») dont les photos font un peu peur. On a visite leur antre, c’est tres calme, plein de gentils meditateurs.
Pas trop d’interet donc pour nous, a part le fait qu’ils possedent la moitie de la ville et qu’ils ont des guesthouses a prix interessant. Bon les regles sont strictes : pas d’alcool, pas de tabac, pas de drogues, et dodo a 22h30. On s’y pliera, promis.
Voila donc pour nos 3 premiers jours en Inde, la on prend la route pour Tanjore, on vous tient au courant.